Lors d’une interview accordée à la journaliste Elysée Odia la semaine dernière, Martin Fayulu a dit ne pas trouver d’inconvénient de voir Denis Kadima à la tête de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Son problème à lui, ce sont les six autres membres du bureau de la centrale électorale. Mais aussi le secrétaire exécutif national.
« Vous pouvez laisser Kadima là où il est si les confessions religieuses sont d’accord avec lui. Ce n’est pas notre problème. Mais les six autres membres du Bureau doivent être changés. Nous devons revoir la composition de la CENI », soutient-il.
Avant cette interview, tout le monde savait Martin Fayulu hostile à la présence de Kadima à la tête de l’organe de gestion des élections, lui attribuant une proximité avec le président Félix-Antoine Tshisekedi.
« Denis Kadima est membre de l’UDPS. Le rapporteur qui va proclamer les résultats est membre de l’UDPS. Le secrétaire exécutif national qui va contrôler toutes les données électroniques qui proviendront des bureaux de vote est membre de l’UDPS », déclarait en février Devos Kitoko, secrétaire général de l’Ecidé, lors d’une matinée politique de ce parti.
D’où vient alors ce changement à 380 degrés ? Martin Fayulu se repose sur la décision des églises catholique et protestante qui, après s’être opposées à la désignation de Denis Kadima face aux six autres confessions religieuses, avaient accepté d’aller de l’avant.
« Le processus électoral, c’est une dynamique. Il y a une étape qui a déjà été franchie. Il y a un temps pour tout, un temps pour réfléchir, un temps pour se quereller et un temps pour se concerter, un temps pour être RÉALISTE, un temps pour prendre des décisions. L’important c’est d’aller de l’avant », déclarait le 26 novembre Mgr Marcel Utembi, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) au sortir d’une audience avec le chef de l’État.
Et pourtant, cette déclaration est intervenue trois mois avant celle ci-haut du secrétaire général de l’Ecidé.
Et si, finalement, la question de la transparence électorale dépassait le simple cercle des animateurs de la CENI? A une année des joutes, aucun parti politique du pays ne se prépare pour mieux organiser l’observation électorale.
Les assurances de Denis Kadima quant à la publication des résultats détaillés des élections devraient pourtant pousser les états majors politiques à préparer et former leurs observateurs dès maintenant. Le gouvernement américain, l’un des partenaires de la RDC, l’a compris et oriente une bonne partie de son appui à l’observation électorale.
Socrate Nsimba