Le Conseil d’État a ordonné, lundi, à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) d’organiser un nouveau scrutin pour élire le gouverneur du Kongo central.
Saisi en appel par Guy Bandu, candidat arrivé en deuxième position à l’élection du 29 avril, qui contestait l’arrêt de la Cour d’appel du Kongo central faisant office de la Cour administrative d’appel qui a confirmé l’élection de Grâce Bilolo Nkuanga contre l’avis du ministère public, le Conseil d’État a décidé d’annuler le scrutin.
Pour la plus haute juridiction de l’ordre administratif, ce scrutin a été émaillé de « graves irrégularités », entamant ainsi son intégrité. Cette ordonnance, rendue en dernier ressort, est normalement susceptible d’aucun recours et revêt un caractère exécutoire. Ce qui rend obligatoire la tenue d’un nouveau scrutin. Cependant une jurisprudence de 2022 quand un arrêt du Conseil d’État a été cassé par la Cour constitutionnelle pour « inconstitutionnalité » peut vite être remise sur la table.
Dans le camp Bilolo, l’on dénonce déjà un « passage en force » du Conseil d’État. Pour les proches de ce cadre du parti de Didier Budimbu, l’actuel ministre des I’Hydrocarbures, il faudrait également annuler l’élection des sénateurs dans cette province qui s’est tenue le même jour et « dans les mêmes circonstances ». Dans le cas contraire, ils soupçonnent une démarche de « déstabilisation de leur province ».
En attendant, Bandu, Bilolo et Nyondo, les trois principaux candidats à cette gouvernorale retiennent leurs souffles.
Yvette Ditshima