Le ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, a fait le point, lundi au cours du briefing presse, sur les avancées des préparatifs du retrait annoncé des troupes des Nations-Unies déployées en RDC dans le cadre de la Mission de l’ONU pour la stabilisation au Congo (MONUSCO).
Lutundula est d’avis que du chemin a été parcouru dans cette volonté de Kinshasa à obtenir le départ des Casques bleus. Il se veut prudent et refuse de crier à la victoire avant d’avoir obtenu de manière formelle la résolution du Conseil de sécurité.
« Le gouvernement va manager à travers des lobbies et d’autres initiatives pour qu’en décembre, lorsque le Conseil va prendre la décision qu’il soit clairement entendu et précisé qu’on amorce le retrait », a fait savoir Christophe Lutundula.
Il s’est réjoui du passage avec succès du dossier de la RDC, se refusant donc de « minimiser ce qui a été fait ».
« Ce n’est pas terminé. C’est maintenant que nous devrons nous-mêmes maitriser notre destin dans ce dossier du retrait de la MONUSCO que nous avons voulu », a-t-il poursuivi.
De son côté, le ministre de la Communication, Patrick Muyaya, a rappelé le contexte de ce retrait voulu par « les compatriotes des provinces où la MONUSCO » est engagée.
« Il est évident qu’après la sortie du SG de l’ONU relevant l’incapacité de la mission à répondre face à la menace du M23, une crise de confiance a été créée », a rappelé Patrick Muyaya.
Pour le retrait de la MONUSCO, Kinshasa prône une « exemplarité » dans « l’harmonie et dans la compréhension mutuelle ».
En marge de la 78e Assemblée générale des Nations-Unies ,le mois dernier, le Conseil de sécurité avait pris « bonne note du rapport daté du 2 août 2023 que le SG lui a présenté ainsi que de la lettre émanant du VPM des Affaires étrangères de la RDC en date du 1 septembre 2023 sur le retrait accéléré de la MONUSCO à partir de la fin de l’année 2023 ».
Le Conseil des Nations-Unies s’était dit « prêt à décider d’ici à la fin de 2023 de l’avenir de la MONUSCO, de son retrait progressif, responsable et durable ainsi que des mesures concrètes et réalistes à prendre en priorité pour mener à bien ce retrait ».
« C’est à la fin de l’année, en décembre, que le Conseil décide de l’avenir de la mission en RDC. Il n’y a pas d’équivoque. La résolution, nous l’aurons en décembre », se convainc Christophe Lutundula. A Kinshasa, des discussions sont déjà engagées entre le gouvernement et la MONUSCO pour élaborer le « plan commun de transition » en prenant en compte notamment la sécurité, la protection des civils, l’appui aux élections mais aussi programme de désarmement et démobilisation. Ces discussions portent également sur le plan de désengagement des troupes de la MONUSCO, le chronogramme du retrait, les modalités pratiques de la remise et reprise, le plan de la réduction progressif des effectifs de la MONUSCO ou encore le document-programme.
Yvette Ditshima