« La Loi Tshiani » pourrait être alignée parmi les matières à traiter lors de la session parlementaire de mars ?
Mardi, lors de la plénière consacrée à l’examen et à l’adoption du calendrier de cette session, la représentation nationale n’a pas inscrit cette Loi dans ledit calendrier. De quoi « satisfaire » le camp Katumbi qui se sent particulièrement visé par cette proposition de loi qui réserve l’accès à certaines fonctions de souveraineté (dont la présidence de la République) aux seuls Congolais nés de père et de mère congolais. Le leader d’Ensemble pour la République est né d’une mère congolaise et d’un père juif.
Toutefois, Christophe Mboso a posé une condition avant l’inscription de la Loi dite « de père et de mère » : le député Nsingi Pululu, porteur de ce texte au niveau de l’hémicycle, devra apporter l’accusé de réception.
Au sortir de la plénière, Nsingi Pululu a assuré qu’il va déposer cet accusé de réception ce mercredi au bureau du speaker de la chambre basse afin de permettre l’inscription de sa proposition de Loi parmi les matières à soumettre au débat à l’hémicycle.
« Heureux les Congolais de père et de mère, car la présidence de la République leur appartient », a-t-il déclaré.
Les députés pro-Katumbi disent être de marbre pour barrer la route à cette Loi qui « énerve la Constitution » en plus d’être remplie « d’incongruité ».
« C’est une Loi de ventre. Une Loi de l’UDPS en perte de stratégie. Le problème de nationalité a été réglé à Sun City (aux termes d’un accord politique). Est Congolais, toute personne née sur le territoire de la RDC. Est aussi Congolais, toute personne dont l’un de deux parents est Congolais. Cette Loi est une fabrication pour nuire à une seule personne : Moïse Katumbi », a dit le député Ensemble, Daniel Safu.
Ce dernier s’est dit « satisfait » de la réaction de Christophe Mboso qui a déclaré :
« Nous ne voulons pas brûler le pays. Nous connaissons tous les aspects de cette proposition de Loi. Et, nous devons agir en conséquence ».
Mais aussi :
« Quand vous marchez, il faut regarder devant, pour savoir si devant, il n’y a pas d’obstacles. Après vous regardez par terre, pour ne piétiner personne. Il faut regarder à gauche ou à droite, pour savoir qui vous accompagne ».
Christophe Mboso redoute la reproduction en RDC des effets nocifs de «l’ivoirité», à l’origine d’une guerre civile en Côte d’Ivoire en début des années 2000.
Le speaker se retrouve ainsi avec une patate chaude entre ses mains.
En janvier 2015, la RDC a connu des journées de violence à la suite de l’adoption d’une Loi conditionnant la tenue des élections, constitutionnellement prévues fin 2016, par le recensement de la population. Les violences ont été telles que cette loi a été retirée.
Dirigeons-nous vers un scénario similaire avec la Loi Tshiani ?
Laurent Omba