Près de 100 jours après la publication des résultats des législatives nationales et la prestation de serment du président Tshisekedi, les institutions issues des élections du 20 décembre 2023 peinent à se mettre en place. Ce jeudi, le député de l’opposition Christian Mwando a décrié cette situation.
Selon le président du groupe parlementaire Ensemble à l’Assemblée nationale, cette situation préjudicie la bonne marche du pays et dénote « l’inconscience » des autorités qui « bloquent toutes les institutions alors que le pays est en guerre ».
L’ancien ministre du Plan a, par la même occasion, dressé un tableau assez sombre de la situation socio-économique et sécuritaire du pays avec un « taux du dollar plus élevé que jamais », « l’ombre d’une pénurie de carburant » et « l’insécurité grandissante ».
Double travail
Pourtant en février, le président Tshisekedi avait dit être impatient de « réellement débuter son deuxième mandat ». Le président avait promis de nommer un (ou une) Premier ministre au lendemain du rapport de l’informateur à qui il avait exigé des « éléments structurants », à même de favoriser la formation d’un gouvernement. Si les bruits dans le précarré du chef de l’État faisaient état d’un rapport d’Augustin Kabuya assorti d’une proposition d’une monture gouvernementale, les consultations récemment lancées par Judith Suminwa, depuis sa nomination à la Primature, ressemblent à un double travail sur le même sujet.
A l’Assemblée, le train n’avance pas
Autre inconnue dans l’équation, l’équipe Suminwa ne saurait entrer en fonction sans être investie par la représentation nationale. Seulement là aussi, le train n’avance pas pour la mise en place d’un bureau définitif. A ce jour, aucun calendrier n’a été publié. Approché par Infos.cd, le cabinet du rapporteur du bureau provisoire s’est montré évasif sur le délai.
« C’est pour très bientôt. Le calendrier va être publié dans les prochains jours », a ainsi confié un membre du cabinet de Percy Nzuzi.
En attendant la publication de ce calendrier, les jeux sont lancés pour le perchoir, principalement entre Mboso et Kamerhe. Dans cette bataille, des sources proches de « l’autorité de référence » de l’Union sacrée ont fait part à Infos.cd de l’émergence d’un troisième homme qui ne serait autre que Christophe Lutundula, actuel vice-premier ministre en charge des Affaires étrangères. Seulement, son mandat est actuellement « en veilleuse », car assurant les affaires courantes au gouvernement sur demande du président, malgré sa démission.
Investi le 20 janvier, le Président Félix Tshisekedi franchira la barre symbolique de 100 jours de son second mandat le 29 avril prochain, soit dans exactement 18 jours, certainement sans gouvernement, comme lors de son premier mandat quand il a fallu attendre 8 mois pour la publication du gouvernement Ilunkamba.
Infos.cd