Le secrétaire d’État Anthony Blinken a échangé mardi au téléphone avec le président rwandais Paul Kagame au sujet de la crise sécuritaire le long de la frontière entre le Rwanda et la République démocratique du Congo, a annoncé le même jour le bureau du porte-parole du département d’État américain.
Pendant cet appel téléphonique, Blinken a réitéré la position des USA pour « une solution diplomatique aux tensions entre » Kigali et Kinshasa, exaspérée avec les accusations mutuelles de déstabilisation entre les deux gouvernements.
A ce sujet, le secrétaire d’État américain a fait part à son interlocuteur de la mission menée début août à Kinshasa par son adjoint, Victoria Nulanddu, auprès du président congolais Félix Tshisekedi afin de « relayer le plaidoyer américain » sur la désescalade dans les tensions entre Kinshasa et Kigali.
Au travers de ce plaidoyer, les États-Unis demandent à chaque partie de prendre des mesures pour désamorcer la situation dans la région des Grands lacs, en proie à l’activisme des groupes armés rebelles.
Selon Kinshasa, Kigali soutient le mouvement rebelle du M23, composé essentiellement des Tutsis congolais. Ces rebelles, depuis juin 2022, ont entrepris une conquête des terres congolaises et ont réussi à contrôler les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo dans le Nord-Kivu.
Des nombreux rapports internationaux, dont ceux du groupe d’experts de Nations Unies sur la RDC, ont conclu au soutien du Rwanda aux M23 pour perpétrer des exactions à l’Est de la RDC.
Les USA, aux côtés de plusieurs chancelleries occidentales, ont, plus d’une fois, appelé au retrait des soldats rwandais du territoire congolais et à la cessation du soutien de Kigali au groupe terroriste M23.
De son côté, le régime de Kagame, tout en rejetant ces accusations, charge à son tour Kinshasa d’appuyer les FLDR, mouvement rebelle à majorité Hutus, pour déstabiliser les institutions rwandaises.
Djo Kabika