Le 11 novembre 2018 à Genève (Suisse), l’opposition politique congolais se réunit pour choisir un candidat commun pour faire face à Emmanuel Ramazani Shadari, le dauphin désigné de Joseph Kabila.
Adolphe Muzito, Martin Fayulu, Freddy Matungulu, Vital Kamerhe, Jean-Pierre Bemba, Moïse Katumbi, Félix-Antoine Tshisekedi et Antipas Mbusa Nyamuisi sont dans cette partie arbitrée par la fondation Kofi Annan.
Alors qu’il était présenté comme le favori au regard du poids politique de son parti – Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS)- et face à la disqualification de Katumbi (ennuis judiciaires) et Jean-Pierre Bemba (condamnation subornation des témoins), Félix-Antoine Tshisekedi verra plutôt Martin Fayulu être désigné. Et, il va sportivement accepter dans la foulée cette décision.
« Le changement s’appelle Martin Fayulu », avait-il réagi devant la presse au sortir de cette rencontre.
Mais c’était sans compter la réaction de son sa base. Jean-Marc Kabund, alors secrétaire général de l’UDPS et Augustin Kabuya, son adjoint, galvanisent les combattants à Limete qui rejettent les résolutions de Genève et donnent quarante-huit heures à Tshisekedi de retirer sa signature.
L’homme n’attendra pas longtemps pour s’exécuter. Le lendemain, c’est par un bref message sur Top Congo que Tshisekedi annoncera le retrait de sa signature. Quelques heures après, ce sera le tour de Vital Kamerhe.
Les deux vont vite se retrouver à Nairobi, avec la bénédiction à peine discrète du président Uhuru Kenyatta. Ainsi, naîtra CACH (Cap pour le changement) qui présentera la candidature de Felix-Antoine Tshisekedi à la présidentielle. La suite appartient à l’histoire : le fils d’Etienne Tshisekedi sera élu président au terme de la présidentielle du 31 décembre 2018.
Les résultats présentés par la CENI de Corneille Nangaa seront contestés par Martin Fayulu qui a joui du soutien des cinq autres leaders de Lamuka restés dans le processus de Genève.
Ce sera peine perdu car la Cour constitutionnelle va confirmer Tshisekedi qui va prêter serment le 24 janvier comme le cinquième président de la RDC et pour une première passation de pouvoir à la tête du pays entre un président sortant et un entrant.
« Ce jour là, à Genève, ils ont essayé de nous enterrer, mais ils ne savaient pas que nous étions des graines », tweet ce vendredi Nicolas Kazadi, l’actuel ministre des Finances.
11 novembre 2018
Ce jour là, à Genève, ils ont essayé de nous enterrer, mais ils ne savaient pas que nous étions des graines.— Nicolas Kazadi (@nskazadi) November 11, 2022
A une année de nouvelles élections, Tshisekedi, qui, dans l’entre-temps, a réussi également à se défaire de son prédécesseur Joseph Kabila en faisant éclater l’alliance FCC-CACH, a annoncé sa candidature pour la prochaine présidentielle, très convaincu qu’il va l’emporter haut la main.
Socrate Nsimba