De nombreux civils ont été tués mercredi à Goma, au Nord-Kivu, après une violente répression des manifestations anti-Monusco initiées par la secte mystico-religieuse « Foi naturelle judaïque et messianique vers les nations » et non autorisées par les dirigeants.
Le bilan de cette répression est de 6 morts, selon le gouvernement provincial du Nord-Kivu, et de 43 morts pour le gouvernement central. Des organisations de la société estiment qu’une cinquantaine de personnes ont trouvé la mort lors de ces manifestations.
Si le bilan peine à faire l’unanimité, les diverses voix s’accordent cependant pour exiger justice en faveur des victimes.
Human Rights Watch, qui s’appuie sur des vidéos authentifiées, soutiennent que « les forces militaires congolaises semblent avoir tiré sur la foule pour empêcher une manifestation, une manière extrêmement brutale et illégale de faire respecter une interdiction ».
Tout en appelant à une enquête sérieuse pour établir les responsabilités, l’ONG américaine a plaidé pour que les familles des victimes puissent être autorisées à voir les corps.
Un son de cloche similaire a retenti du côté du mouvement citoyen Lutte pour le changement (LUCHA) qui affirme que « les membres de la secte foi nouvelle ont toujours été pacifiques ».
Une manière de désapprouver la violence exercée par les forces de sécurité pour réprimer leurs manifestations exigeant le départ de la MONUSCO, des troupes de la Forces régionale de l’EAC et des ONG internationales.
La LUCHA, au-delà de condamner, a fait quatre recommandations aux autorités pour arrêter le cycle de violence dans le Kivu. Notamment la levée de l’état de siège et la mise en place d’enquêtes sérieuses.
De son côté , la MONUSCO a fait part de ses inquiétudes face aux pertes en vies humaines. Elle a tout de même rappelé que la manifestation était non autorisée. Bintou Keita, la cheffe de l’ONU en RDC, a présenté ses condoléances et a demandé une enquête indépendante.
Les acteurs politiques sont aussi dans le lot de ceux qui réclament justice pour les victimes du massacre de Goma. Moïse Katumbi et Martin Fayulu ont appelé à des enquêtes profondes pour rendre une justice juste.
Giscard Havril Mane