Impossible d’être un amateur de football et ne pas se poser tas de questions sur l’exceptionnel joueur qu’est Harry Maguire, il y a peu le défenseur le plus cher de l’histoire du ballon rond.
Le central de Manchester United et capitaine de The Three Lions, surnom donné à l’équipe nationale d’Angleterre, ne sait pas seulement enrayer des occasions adverses. Il est surtout connu pour son sens du but. Sauf que, très souvent malheureusement, c’est contre son camp.
C’est peut-être très osé, mais un esprit non autrement identifié nous pousse à une comparaison du genre dans l’arène politique congolaise, à deux mois de la présidentielle.
Alors que les opposants congolais, du moins ceux qui sont présentés aujourd’hui comme des poids lourds, sont dans la quasi obligation de se réunir autour d’une candidature commune pour maximiser leurs chances lors de la présidentielle du 20 décembre, Martin Fayulu, qui a déjà démontré une fois dans une vidéo sur les réseaux ses qualités de jongleur, semble trop s’amuser avec le ballon tout près du but.
Dans une intervention relayée par Top Congo, le candidat malheureux à la dernière présidentielle et postulant de dernière minute à celle du 20 décembre prochain, s’en est pris carrément à ses camarades de l’opposition. A l’exception de Mukwege, dit-il, personne ne peut se mesurer à lui sur le plan moral et éthique. Sur le plan compétence, maîtrise des questions socio-économiques et sécuritaires du pays, n’en parlons même pas. « Ntina kutani! ». Des « voleurs » n’ont qu’à s’effacer, le candidat commun de l’opposition, « choisi par le peuple », c’est bien lui.
En prenant cette posture, Martin Fayulu veut-il faire le Harry Maguire ? En tout cas, une opposition divisée ne fera le bonheur que d’un « ancien gardien de but » : Félix Tshisekedi, président sortant et candidat commun et surtout unique de l’Union sacrée de la nation, rassuré depuis le 1er octobre du soutien d’autres poids lourds de la politique comme Jean-Pierre Bemba, Vital Kamerhe ou encore Bahati Lukwebo.
Même si Delly Sesanga, tacticien politique non négligeable, tente de soutenir devant les caméras que la candidature commune de l’opposition n’est pas une condition « sine qua non » pour remporter la présidentielle, la réalité socio-politique du pays est réelle et têtue. Le vote est avant tout régional et fanatique en République démocratique du Congo.
Dans une présidentielle à un seul tour, si l’on ne compose pas, l’on se décompose. Il faudrait donc empêcher Fayulu de marquer contre son propre camp involontairement ou, on ne sait jamais, volontairement.
La Rédaction