Quatre envoyés spéciaux de l’Union européenne (UE) séjournent depuis lundi à Kinshasa, capitale de la RDC.
Purcq Steven, Alison Heather, Roosevoom Tijmen et Bronchain Philippe Claude vont rencontrer les autorités congolaises pour des discussions en bilatéral.
Le protocole d’accord conclu entre l’UE et Kigali, à n’en point douter, sera la matière principale de ces rencontres, tant Kinshasa et sa population n’ont pas dissimulé leur indignation face à l’acte posé par l’Europe.
Ce protocole d’accord, qui concerne notamment la création des chaînes de valeur durables pour les matières premières stratégiques, a été désapprouvé par Kinshasa, considérant que le Rwanda ne peut être éligible à un tel partenariat, car il ne possède aucune des matières premières stratégiques ciblées.
Pour le gouvernement congolais, les matières premières estampillées « made in Rwanda » sont le fruit du pillage des ressources minérales du sous-sol congolais, favorisé par la guerre menée par l’armée rwandaise sous couvert des rebelles du M23 qui contrôlent plusieurs sites miniers stratégiques dans le Nord-Kivu, dont Rubaya.
« Quand vous achetez le produit d’un receleur, vous êtes vous-même coupable de vol », a récemment déclaré Félix Tshisekedi dans un échange avec la presse congolaise à Kinshasa, tout en formulant le vœu de ne pas voir l’UE tomber dans le piège du recel.
Face à cet élan de « colère », couplé aux violentes manifestations anti-Occident, accusé de faire un « silence coupable » et d’« hypocrisie » alors que des millions des Congolais sont tués à l’Est, l’UE tente une mission de charme auprès de Kinshasa.
Dieumerci Diaka