Alors qu’Augustin Kabuya soutient que le poste de Premier ministre revenait « de droit » à l’UDPS, qui, dans le parti présidentiel, pourrait remplacer Sama Lukonde Kyenge ?
Le 10 mars, le secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), qui assume par ailleurs la mission officielle d’informateur pour identifier la majorité au parlement, était devant les cadres et militants de son parti à Limete.
A l’occasion, il a annoncé sa candidature au poste de premier vice-président de l’Assemblée nationale qu’occupait déjà l’UDPS au courant de la législature passée par l’entremise de Jean-Marc Kabund, puis André Mbata. L’homme fort du parti présidentiel a par ailleurs indiqué que la primature revenait de droit à l’UDPS comme première force politique au sein de l’Assemblée nationale, après les élections de décembre dernier. Le parti présidentiel compte plus de 70 élus, sans compter les sièges glanés par ses mosaïques.
« Le président de la République m’a rassuré [pour la primature], a déclaré Augustin Kabuya devant ses camarades du parti. Je vous demande d’être discipliné pour que le chef de l’Etat nous donne ce qu’il a promis ».
Au cas où le chef de l’État piochait effectivement dans son propre parti pour choisir le chef du gouvernement, qui sera l’oiseau rare ? Selon Jeune Afrique, trois noms circulent à la Cité de l’Union africaine : Jacquemain Shabani Lukoo, Fabien Mutomb Kan Kato et André Lolo Wameso.
Co-directeur de campagne de Félix Tshisekedi, Jacquemain Shabani, qui est également son conseiller principal au collège politique et électoral, et président de la Commission électorale du parti (CEP), est de la province meurtrie du Nord-Kivu. Dans ce contexte de guerre du M23 qui a occupé des pans entiers des territoires de Rutshuru et Masisi, le besoin de nommer un Premier ministre ressortissant de l’est du pays pourrait bien lui profiter.
Avec Fabien Mutomb Kan Kato, actuel directeur général de la Société nationale de chemin de fer du Congo (SNCC), Félix Tshisekedi pourrait-il à nouveau nommer un ressortissant de l’espace Katanga ? Ses deux derniers chefs du gouvernement — Sylvestre Ilunga Ilunkamba et Sama Lukonde — sont issus de la même zone géographique.
Directeur de cabinet adjoint de Félix Tshisekedi chargé des questions économiques et financières, André Wameso a aussi coordonné la campagne présidentielle de son patron dans la province du Kongo central où il vient d’être élu député national dans la circonscription de Songololo. Il pourrait tirer son épingle du jeu dans l’idée qui a germé ces dernières semaines à la présidence congolaise, celle d’un Premier ministre originaire du Kongo central. La province, qui a massivement élu Félix Tshisekedi à la dernière présidentielle, n’a jamais eu de ressortissant à la tête du gouvernement central.
Par contre, l’actuel ministre des Finances, Nicolas Kazadi ou encore celui du vice-Premier ministre chargé de la Fonction publique, Jean-Pierre Lihau, également cités dans l’opinion, n’ont « jamais été dans la course », selon ce média panafricain qui cite une source à la présidence.
Avec la publication des résultats définitifs des législatives nationales par la Cour constitutionnelle le 12 mars, Augustin Kabuya pourrait ainsi déposer rapport du travail d’informateur à Félix Tshisekedi dans les prochains jours. Ce qui pourrait accélérer la nomination d’un Premier ministre et ensuite, de son équipe.
Lors de sa dernière conférence de presse à Kinshasa le mois dernier, Félix Tshisekedi avait assuré qu’il nommerait un formateur du gouvernement ou un Premier ministre dès réception de ce rapport.
Infos.cd