La Cour constitutionnelle appuie sur l’accélérateur dans l’affaire Bukanga-Lonzo qui oppose le ministère public à Matata Ponyo et deux autres co-accusés. A l’audience de ce lundi, l’exception d’incompétence de la Cour soulevée par la défense a été rejetée.
Dieudonné Kamuleta, président de la Cour constitutionnelle, a poursuivi l’instruction sans désemparer, préoccupé d’avoir la confirmation du décaissement par le Trésor public d’une enveloppe de 204 millions en faveur de la société Africom pour la gestion du parc Bukanga-Lonzo, tel qu’allégué par le ministère public.
« Je ne vois pas comment réagir. (…) Pour pouvoir répondre, il faut examiner les chiffres et les rapports », a déclaré Matatta Ponyo, sollicitant dans la foulée une remise, évoquant le « droit de la défense ». Selon lui, ses avocats étaient venus pour contester la forme et non aller dans le fond du dossier.
Poursuivi pour détournement des deniers publics, Matata a une fois de plus dénoncé un acharnement contre sa personne alors qu’il n’est pas signataire du contrat liant la RDC à African commodities, rappelant également qu’un Premier minisitre ne s’occupe pas de la gestion.
« Les personnes qui ont signé le contrat, le ministre de l’Agriculture, des Finances, de l’Industrie, du Portefeuille, ne sont pas là », a rappelé l’ancien Premier ministre, non sans lancer une pique à Patrice Kitebi, son ministre délégué aux Finances, devenu membre de l’Union sacrée et qui a été depuis blanchi par la jus-tice.
Réagissant à la demande du prévenu Matata, la Cour a décidé de renvoyer l’affaire à la huitaine afin de permettre aux parties de « préparer leurs arguments ». La prochaine audience, fixée au 23 avril, sera consacrée à la poursuite de l’examen de l’affaire.
Djesany Sundi