L’ancien Premier ministre s’est présenté ce jeudi 22 juin au siège de la Cour constitutionnelle, dans la commune de la Gombe avec un seul objectif : récuser le procureur général Jean-Paul Mukolo qui a réchauffé son dossier du détournement présumé des fonds destinés au projet agroindustiel de Bukanga Lonzo.
Matata Ponyo accuse le procureur Mukolo de travailler en complicité avec le président du Sénat, Bahati Lukwebo. Ce dernier a demandé au procureur, qui sollicitait la levée des immunités de Matata Ponyo, de se référer à la décision du Bureau d’il y a deux ans. A l’époque, le Bureau du Sénat avait autorisé des poursuites contre Matata dans l’affaire des biens zaïrianisés. Si le dossier dans cette affaire a été classé sans suite, Matata Ponyo n’avait jamais recouvré ses immunités, selon Bahati Lukwebo.
De son côté, Matata Ponyo a déposé une plainte auprès du procureur général près la Cour de cassation contre Modeste Bahati pour « atteinte aux droits garantis aux particuliers ». Il considère que les actions du président du Sénat « relèvent de la mauvaise foi, et visent à m’éliminer de la course présidentielle, étant donné qu’il est membre du présidium de l’Union sacrée et que lui-même s’est déjà prononcé ouvertement en faveur du candidat Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo ».
Candidat déclaré à la présidentielle de décembre prochain, Matata s’était déjà plaint samedi des tentatives de levée de ses immunités parlementaires.
Il est poursuivi dans l’affaire de détournement des fonds destinés au parc agroalimentaire de Bukanga-Lonzo. Tout est parti d’un rapport accablant de l’Inspection générale des finances (IGF) qui a fait état de la disparition de plus de 200 millions de dollars dans ce projet lancé en 2014.
Alors qu’elle s’était déclarée incompétente pour poursuivre un ancien Premier ministre en novembre 2021, la Cour Constitutionnelle est revenue sur sa décision, une année après. Donnant ainsi le feu vert au procureur général Jean-Paul Mukolo de poursuivre Matata Ponyo.
Socrate Nsimba