Face aux rumeurs sur un marché de trafic d’organes à Kinshasa, le vice-ministre de la Santé publique, Serge Olene, s’est présenté devant la presse lundi lors du traditionnel briefing.
Il a démontré l’impossibilité technique et logistique d’une activité de prélèvement ou de transplantation d’organes en RDC.
« Les gens parlent des choses qu’ils ne comprennent pas », a-t-il dénoncé. Une transplantation d’organes demande une infrastructure, un personnel expérimenté ainsi que des conditions de conservation et de transport ».
Médecin de son état, Serge Olene a expliqué que les organes prélevés n’ont qu’une « demi-vie » :
« Un cœur ne peut survivre que 3 à 4 heures, 6 heures pour le foie, 6 à 8 heures pour le poumon et 1 à 2 jours pour le rein ».
Le retrait d’un organe exige, selon ce technicien du gouvernement, des « chirurgiens entrainés » et dure au minimum 12 heures et la transplantation doit suivre directement. Le vice-ministre a également évoqué la question de compatibilité « HLA » entre donneur et receveur.
« La RDC n’a ni expertise, ni plateau technique pour pratiquer des transplantations d’organes », a-t-il conclu.
Pour sa part, le vice-premier ministre de l’Intérieur et Sécurité a également demanti ces rumeurs.
« Nous sommes à la recherche de cette information. Si cela se fait, que les victimes se manifestent pour que nous puissions attester. A ce jour, nous n’avons pas reçu un tel cas. Nous n’avons pas intérêt à cacher des crimes qui seraient en train d’être commis sur notre sol, sinon nous serions complice », a expliqué le VPM Peter Kazadi.
Depuis plusieurs semaines, Kinshasa vit dans la psychose des enlèvements alors qu’une vingtaine d’individus ont été condamnés à mort la semaine dernière pour des enlèvements dans les taxis.
Yvette Ditshima