Le secrétaire général des Nations-Unies a admis que la mission onusienne (MONUSCO) n’est pas « capable » de battre le M23 qui est « aujourd’hui une armée moderne ».
Il a fait cet aveu à la faveur d’une interview accordée à RFI.
« La vérité, c’est que le M23 aujourd’hui est une armée moderne avec des équipements lourds qui sont plus perfectionnés que les équipements de la MONUSCO », a-t-il relevé.
Face à cette réalité, Antonio Guterres préconise la mise en place des forces d’imposition de la paix et de lutte anti-terroriste.
« Des forces africaines d’imposition de la paix et de lutte anti-terroriste, menées sous l’égide de l’Union africaine et financées par les contributions obligatoires du système des Nations-Unies, comme les forces de maintien de la paix. Sans des forces africaines robustes d’imposition de la paix, je crois qu’on ira nulle part », recommande le Secrétaire général de l’ONU.
Il a en plus fait remarquer que
« les opérations de maintien de la paix étaient faites pour maintenir la paix. Maintenant, elles opèrent dans des situations où la paix n’existe pas. Et c’est une réflexion essentielle. Nous avons fait un certain nombre de réformes pour améliorer la capacité, pour améliorer leur sécurité. Mais la vérité, c’est qu’il nous faut une réflexion profonde sur le futur du maintien de la paix dans des situations comme celles-là ».
En fin juillet, Bintou Keita, représentante du SG de l’ONU en RDC, a justifié la persistance de l’insécurité dans l’Est de la RDC par le fait que les rebelles du M23 sont plus outillés que la MONUSCO et les FARDC. Ces propos ont été à l’origine des manifestations violentes contre la MONUSCO organisées dans certains coins de l’Est de la RDC.
Le porte-parole civil de la mission onusienne qui avait tenté de relayer le même discours a été expulsé par le gouvernement congolais.
La paix dans la partie Est de la RDC demeure une denrée extrêmement rare tant les forces négatives ne cessent d’imposer leur loi, de piller et de tuer au quotidien. La situation sécuritaire demeure ainsi précaire en dépit de la présence de la force onusienne dont la mission est de rétablir la paix dans la zone.
Félix Tshisekedi veut profiter de la 77ème session de l’Assemblée générale de l’ONU pour accentuer son lobbying visant à obtenir une plus grande implication de la communauté internationale dans la lutte contre les groupes armés en RDC.
Yvette Ditshima