Un rapport préliminaire du Bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l’homme (BCNUDH) et de la mission onusienne (Monusco) accusent le M23 (Mouvement du 23 mars) d’avoir commis le 29 et le 30 novembre dernier des massacres dans les villages de Kishishe et Bambo, territoire de Rutshuru, en province du Nord-Kivu, occasionnant « 131 morts ».
Avant ce rapport préliminaire publié mercredi, le gouvernement avait déjà alerté sur près de 300 Congolais tués.
De son côté, le M23, par l’entremise de Bertrand Bisimwa, son chef politique, parle plutôt de huit personnes tuées par balles perdues.
Dans une interview à Jeune Afrique, il a tout nié et a chargé le pouvoir de Kinshasa.
« Le gouvernement congolais se base sur les rapports que lui transmettent ses alliés FDLR [Forces démocratiques de libération du Rwanda] et les milices Maï-Maï, qu’il utilise pour nous faire la guerre par procuration. Ce sont des combattants qui se rendent au front en tenue civile et, lorsqu’ils tombent, leurs collègues les font passer pour des civils. Mais de qui se moque-t-on ? Du peuple congolais et de la communauté internationale, qui y croit ? À Kishishe, il y a eu 8 civils tués à cause de balles perdues », justifie-t-il.
Kishishe et Bambo sont des villages sous contrôle des rebelles du M23.
Giscard Havril Mane