Le colonel Mike Mikombe de la Garde républicaine a chargé le général Constant Ndima, gouverneur militaire du Nord-Kivu, rappelé à Kinshasa, d’être le commanditaire du massacre perpétré le 30 août dernier contre des adeptes d’un mouvement politico-spirituel, les Wazalendo.
Ce jour-là, les Wazalendo, réunis depuis la nuit dans leur église en vue de tenir une manifestation contre les forces onusiennes et de l’EAC, ont été surpris, dans le petit matin du 30 août, par les éléments de la Garde républicaine qui leur ont tiré à bout portant.
Le bilan officiel de ce carnage fait état de 57 personnes tuées alors que des sources parallèles évoquent une centaine de morts et plusieurs blessés.
Le colonel Mike rejette sa « responsabilité » sur la survenance de cet évènement tragique. « C’est lui -Constant Ndima- qui a tout coordonné avec ses conseillers », a-t-il accusé.
Et de se demander :
« Si moi je suis devant le tribunal pour ma responsabilité, pourquoi pas lui, qui est le commandant des opérations au Nord-Kivu et qui coordonnait tout ce qui s’est passé le 30 août, ne vient-il pas devant votre cour démontrer comment moi j’ai agi de ma propre initiative ».
Rappelé à Kinshasa au lendemain de ce massacre, Constant Ndima a été remplacé aussi bien comme gouverneur que comme commandant des opérations au Nord-Kivu par le général-major Peter Cirimwami.
Pour le colonel Éric, il est hors de question de « salir la Garde républicaine devant cette auguste cour parce qu’on doit protéger le gouverneur ».
C’est ainsi qu’il a exigé la comparution de Constant Ndima pour éclairer les juges.
« Il est de bon aloi que le gouverneur militaire, qui est la haute hiérarchie militaire dans la province, puisse présenter sa version des faits ne fût-ce qu’à titre de renseignant », a soutenu l’un des avocats de la défense.
Lundi dernier, les victimes de ce massacre ont été inhumées au cimetière de Makao, à Goma, en présence du ministre national de l’Intérieur, Peter Kazadi.
Laurent Omba