Le Prix Nobel de la paix Denis Mukwege déplore la situation humanitaire « catastrophique qui se dégrade encore davantage » au Nord-Kivu, faisant augmenter le nombre de déplacés internes à presque 6 millions de personnes ».
Dans un message publié ce lundi, Denis Mukwege regrette cette énième agression, qui selon lui laisse « la population civile dans la peur et est à nouveau acculée à prendre le chemin de l’exil pour fuir la violence ».
» Des femmes doivent accoucher dans des conditions dramatiques le long des routes, d’autres sont enlevées et violées collectivement par des éléments en uniforme dans un climat de violations graves et généralisées des droits de l’homme et du droit international humanitaire « , lit-on dans son message.
Denis Mukwege a regretté également que la situation de guerre n’a pas évolué dans la province du Nord-Kivu.
» Nous saluons les efforts de l’Angola visant à mettre fin à la violence et à faire taire les armes au Nord Kivu mais que nous regrettons que le M23 ne respecte pas les termes du communiqué du mini-sommet sur la paix et la sécurité dans la région Est de la RDC ni l’ultimatum de Luanda du 23 novembre en refusant de se retirer des zones qu’il contrôle, fragilisant la mise en œuvre du processus de paix de Nairobi et minant la crédibilité des initiatives diplomatiques régionales en cours. En effet, la situation n’a pas évolué sur le terrain alors que ce sommet avait décidé non seulement la cessation des hostilités mais aussi le retrait des territoires occupés « , ajoute t-il.
Par ailleurs, le docteur Denis Mukwege a demandé à la communauté internationale de sanctionner les États qui fournissent des armes aux groupes armés.
» Il est impératif que les États qui fournissent des armes aux groupes armés qui sont frappés d’embargo soient sanctionnés. En outre, toute coopération militaire bilatérale avec les États fournisseurs doit impérativement cesser si l’on veut créer les conditions propices à la désescalade « .
Ce dernier a appelé les Nations-Unies à prendre des décisions fortes d’implémentation de ses propres Résolutions et les pays influents comme la France, le Royaume Uni et les Etats-Unis à ne plus soutenir des États qui alimentent la violence et la désolation à l’Est du Congo.
DM