Dix-huit années se sont écoulées depuis le double assassinat du journaliste Franck Ngyke et son épouse Hélène Mpaka.
La famille biologique et professionnelle de cet ancien chef de rubrique politique du groupe de presse La Référence Plus veut engager une réouverture du dossier resté sans suite en justice.
Au cours d’une conférence de presse animée ce jeudi, Grâce Israëlla Ngyke, journaliste et troisième fille de Franck Ngyke, a laissé entendre que cette démarche s’inscrit dans le cadre de la lutte contre l’impunité, alors que le nouveau président Félix Tshisekedi défend le retour de l’État de droit.
Martyrs de la liberté de la presse
Elle demande aux autorités notamment au chef de l’Etat de dédier une journée spéciale en signe de reconnaissance en la mémoire de Franck Ngyke ensuite l’élever à titre posthume au rang de martyrs de la liberté de presse.
« Nous formulons cette demande en marge de la célébration de la journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes contre les journalistes qui sera célébrée le 2 novembre prochain », a-t-elle précisé.
Par ailleurs, elle sollicite l’implication et le soutien des associations de lutte contre l’impunité ainsi que celles basées sur la défense de droits des humains.
De son côté, l’éditeur et directeur général du groupe de presse La Référence Plus, André Ipakala a fait un plaidoyer pour tous les journalistes qui ont péri pendant l’exercice de leur métier.
« Hormi Franck Ngyke, nous avons connu plusieurs autres cas de crimes commis contre les journalistes. C’est ici l’occasion pour nous de faire le plaidoyer pour les journalistes décédés. C’est pourquoi nous demandons l’implication du ministre des Médias pour ériger un monument ou consacrer un endroit exclusivement pour des journalistes assassinés », a-t-il plaidé.
Franck Ngyke Kangundu et son épouse Hélène Mpaka avaient été assassinés le 3 novembre 2005, vers minuit à leur domicile, au quartier Mombele dans la commune de Limete, devant leurs cinq enfants alors qu’ils revenaient du travail. Depuis lors, les commanditaires de ce double crime n’ont pas été identifiés par la justice. Journaliste en danger (JED), avait lancé un appel solennel au président de l’époque de constituer une commission d’enquête indépendante chargée de faire la lumière sur ce dossier.
Yvette Ditshima