Le journaliste congolais Stanis Bujakera devrait être fixé sur son sort d’ici le 20 mars. A l’audience de ce vendredi, le ministère public a requis 20 ans de servitude pénale contre le directeur de publication adjoint d’Actualite.cd et correspondant de Jeune Afrique à Kinshasa, accusé d’avoir fabriqué un document attribué à l’ANR.
Selon l’accusation, Bujakera aurait été le premier à partager ce document, sur base duquel plusieurs médias avaient retracé le décès de l’opposant Chérubin Okende, retrouvé mort dans son véhicule en juillet 2023.
Lors de l’audience de ce vendredi, un autre expert assermenté a contesté cette conclusion. Selon ce nouvel expert, il est difficile de remonter dans le temps et d’établir que Stanis Bujakera a été le premier émetteur de ladite note.
Malgré ce nouvel élément, le procureur a requis la peine maximale pour le journaliste. Une position que n’arrive à comprendre Reporters sans frontières (RSF) qui a dénoncé un « réquisitoire de la honte », alors que l’accusation a été « incapable de présenter la moindre preuve depuis six mois ».
Le journaliste, qui s’attendait à des « preuves » du ministère, a appelé le Tribunal a l’acquitter malgré la « témérité » du Parquet à « défendre l’indéfendable ».
Dans l’attente du verdict dans cette affaire pour laquelle le président de la République a promis de « fourrer son nez » face à une « justice malade », RSF s’en remet au Tribunal qui « porterait une responsabilité historique » en cas de condamnation du journaliste.
Djesany Sundi