Le Prix Nobel de la Paix, Dr. Denis Mukwege était mardi face aux étudiants de l’Institut supérieur et pédagogique (ISP) de Bukavu.
Lors de cette conférence, il a exposé sur « le viol utilisé comme arme de guerre et le rôle des établissements d’enseignement supérieur et universitaire dans la construction de la paix en RDC ».
Comme à ses habitudes, l’homme a invité la jeunesse à être la « sentinelle de la mémoire » face aux crimes dont sont victimes les Congolais depuis trois décennies à cause de la richesse de ce pays. Le cas des derniers massacres commis à Kishishe et Bambo par le M23 soutenu par le Rwanda.
« C’est autant des raisons de nous lever tous ensemble, comme un seul homme, de nous lever contre le broyage de notre humanité et contre la manipulation des faits qui falsifie l’histoire en tentant de faire passer des pyromanes pour des sauveurs », a déclaré le gynécologue.
Pour le « Réparateur des femmes », les massacres de Kishishe et Bambo « marquent certes le paroxysme de l’actuelle guerre imposée à notre population, mais en rappelle d’autres et si nous ne faisons rien en annonce d’autres ».
Ces derniers mois, de plus en plus des voix s’élèvent pour demander à Denis Mukwege de concourir à la présidentielle de 2023. L’homme n’a pas encore donné suite à cet appel insistant de ses compatriotes. Mais il ne pense pas moins que le pays a plus que jamais besoin d’une gouvernance responsable.
« Tant que nous Congolais nous ne comprendrons pas que notre pays est trop riche pour être laissé en paix, tant que nous ne comprendrons pas que nous devons user de notre intelligence collective pour tirer aussi notre épingle du « grand jeu » qui se joue sous nos yeux, sans nous, nous resterons les dindons de la farce. Le temps est venu de nous organiser pour nous doter d’une gouvernance à la hauteur de ces enjeux mondiaux et prendre notre destin en mains », a déclaré le Prix Nobel de la paix.
Entre les lignes, doit-on lire les intentions de Denis Mukwege à répondre finalement aux multiples appels de ses compatriotes ? L’on en saura plus dans les prochains mois.
Socrate Nsimba