Le mouvement citoyen Lutte pour le changement (LUCHA) a exigé, ce dimanche, la libération sans condition de ses militants, arrêtés samedi et conduits vers une destination inconnue, alors qu’ils manifestaient devant le Palais du peuple contre l’occupation depuis 600 jours de la cité frontalière de Bunagana par les rebelles du M23.
Au cours de ce mouvement de manifestation, qui a connu la participation des activités d’autres organisations, une dizaine de militants a été arrêtée.
Sept d’entre eux sont de la LUCHA dont Fred Bauma, Bienvenu Matumo, Crispin Tshiya et Jean Paul Mualaba.
Selon certaines sources, ces militants ont passé nuit en détention dans un des locaux de « l’Agence nationale des renseignements (ANR) en face de la Primature ». Leur audition serait prévue ce dimanche.
La LUCHA, qui a fait part de son inquiétude « pour la sécurité et l’intégrité physique de ses camarades enlevés et gardés dans un lieu tenu secret », a appelé à la libération « immédiate » et « sans condition » de ses 7 camarades et à la fin des « restrictions diverses imposées aux citoyens conscients qui ne font que rappeler aux dirigeants leurs responsabilités ».
« Nous en appelons au président Felix Tshisekedi lui-même qui se vante d’être attaché à l’Etat de droit. Alors que la restriction de l’espace civique est croissante depuis son arrivée au pouvoir, nous l’appelons à se raviser », peut-on lire dans ce communiqué.
Tout en dénonçant « vigoureusement cet enlèvement » et cette « détention au secret » de ses militants, la LUCHA a dit trouver « inconcevable et particulièrement révoltant » que Felix Tshisekedi, « envoie ses services persécuter ceux qui dénoncent pacifiquement l’insécurité » alors qu’il a été « incapable de sécuriser les Congolais ces 5 dernières années ».
Aussi, ce mouvement citoyen a rappelé les « pillages » et « crimes » commis par les rebelles du M23 et leurs soutiens étrangers à Rutshuru, Masisi et Nyiragongo sans être inquiétés.
Le rassemblement de samedi devant le siège du Parlement congolais avait pour objectif de témoigner une solidarité aux Congolais « abandonnés » sous le joug de l’occupation étrangère, Bunaga étant sous contôle du M23 depuis le 13 juin 2022. Les activistes visaient également à obtenir des autorités congolaises la relance des offensives militaires en lieu et place « sous-traiter » la sécurité aux troupes étrangères et milices locales. Cette manifestation, portée par plusieurs activistes et mouvements citoyens, été placée sous le signe « de paix, de patriotisme et de la souveraineté ».
Yvette Ditshima