Dans le cadre du projet « Kin Espoir », officiellement lancé samedi par le ministre des Infrastructures et Travaux publics et qui vise la réhabilitation de 200 Km de routes à Kinshasa, le boulevard Kimbuta, dans la commune de N’djili, est en train de subir une cure de jouvence. Il a ouvert le bal pour le compte de ce projet, qui prévoit de s’étendre sur les 4 districts de Kinshasa.
Depuis vendredi dans la soirée, les équipes de la société Modern Construct, chargée d’exécuter les travaux du projet « Kin Espoir », ont déployé leurs engins au croisement de cette voie avec le Boulevard Lumumba pour notamment couvrir les nids de poule et autres défauts qui rendent la circulation moins fluide et causent des embouteillages déplorés à cor et à cri par les populations de la Tshangu.
Cependant, ces travaux sont perçus différemment par ces populations. Les uns sont d’avis que priorité ne devrait pas être donnée à l’avenue Kimbuta au regard de la détérioration d’autres voies principales de ce district de Kinshasa, notamment l’avenue de la République dans la commune de Kimbanseke. Les autres par contre ont salué le lancement de ces travaux tout en espérant leur conclusion dans un meilleur délai.
« L’idée de réhabiliter cette voie (avenue Kimbuta) nous réjouit beaucoup. J’espère cependant qu’il ne sera pas seulement question de jeter les sables et caillasses pour nous laisser dans cet état comme avant », a dit, au micro d’INFOS.CD, Eddy, un jeune conducteur de moto à trois pneus, desservant la ligne Quartier 1 – Sainte Thérèse dans la commune de N’Djili.
A quelques encablures d’Eddy, se pointe Exaucé, conducteur de deux roues et habitué à couvrir les coins et les recoins de la Tshangu. Pendant qu’il attend prendre des passagers, Exaucé ne s’est pas empêché d’émettre un commentaire au sujet des travaux de réhabilitation de l’avenue Kimbuta, reconnaissant d’entrée de jeu qu’ils « vont soulager les chauffeurs (compris les conducteurs des motos) ».
« Il est vrai que la réhabilitation de Kimbuta va nous soulager. Mais, le délabrement à Kimbuta est facile à vivre. Il faut aller après Sainte Thérèse, Dokolo et Kimbanseke pour voir comment on souffre là-bas. Ici à Kimbuta, ça passe, mais ailleurs, c’est vraiment très compliqué », a-t-il confié, présentant ses chaussures et son pantalon auxquels s’attachent des boues attrapées le long de l’avenue de la République vers Kimbanseke.
Les avis des uns et des autres se partagent entre ces deux opinions, y compris du côté des passagers des taxi-bus et motos.
« Avoir le transport pour Kimbanseke est très difficile à cause des routes devenues impraticables. Faire de Kimbuta la priorité alors qu’il y a des tronçons plus prioritaires, au vu de leur état déplorable, c’est vraiment du n’importe quoi », a lancé un certain Vincent, passager dans un bus en partance pour Dokolo.
Tout de suite après avoir conclu son intervention, des langues se sont déliées, dans ce bus qui avance à un rythme ralenti, soit pour partager l’avis de Vincent soit pour s’y opposer. Un vrai débat, soldé en queue de poisson quand le bus s’est arrêté au terminus après avoir affronté les nids de poule, les flaques d’eau…
Japhet Mukoko (stagiaire)