Il y a un peu plus d’une année, le marché Matadi Kibala, dans la commune de Mont-Ngafula à l’Ouest de la ville de Kinshasa, a été le théâtre d’un drame ayant coûté la vie à 25 personnes, selon le bilan officiel.
Ce 2 février-là, un câble électrique haute tension de la Société nationale d’électricité (SNEL) s’est détaché et a fini sa course dans les eaux stagnantes du marché, causant ainsi la mort par électrocution.
Après ce drame, des mesures ont été prises, notamment la délocalisation de ce marché pour protéger les vies et éviter que pareil drame ne se reproduise.
Un an après, INFOS.CD est retourné sur le lieu du drame. Constat : les activités de négoce y ont repris leur cours. Le même constat a été fait le long de la Route de Matadi où des vendeurs proposent toutes sortes d’articles aussi bien aux paisibles passants qu’aux potentiels acheteurs.
Dépôts et autres maisons commerciales, fermées depuis un moment, ont réouvert leurs portes.
Les tenanciers ont expliqué qu’ils ont dû revenir sur cet endroit faute d’avoir un autre espace pour exercer leur commerce.
Mado, la quarantaine révolue, vendeuse des arachides étalées à même le sol à l’entrée du couloir où le drame est survenu, ne se rappelle même plus de la date du 2 février.
« Le marché aménagé au camp PM est trop petit. Il ne peut contenir tous les vendeurs de Matadi Kibala. On ne sait où aller vendre. La seule décision était de retourner ici », a-t-elle confié à INFOS.CD.
A quelques dizaines de centimètres de Mado, nous avons croisé Marie. Sa spécialité : les épices.
En plus de corroborer les dires de Mado, elle a expliqué comment les vendeurs et vendeuses arrivent à soudoyer des policiers pour continuer à vendre dans des endroits interdits.
« Les policiers nous pourchassent, mais nous essayons de coopérer en remettant quelques choses pour vendre un peu tranquillement », a raconté Marie.
Et de se justifier :
« Le gouvernement nous a promis la construction d’un marché moderne mais jusque-là rien n’est fait. Où irons nous vendre ? »
Marie a tout de même conscience qu’un autre drame peut se reproduire en exerçant le commerce dans un tel environnement à haut risque.
DM