L’organisation non-gouvernementale Voix des sans voix pour les droits de l’homme (VSV) a présenté jeudi à Kinshasa le résultat de son monitoring sur les violations et atteintes aux droits humains documentés dans les provinces sous état de siège Nord-Kivu et Ituri.
Il ressort de ce monitoring réalisé en collaboration avec des organisations membres du Réseau civil pour la paix (ECP), près de cent cas de violation des droits de l’homme.
« Les auteurs de ces violations sont, pour la majorité des cas, des personnes issues des groupes armés et de quelques éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et de la police nationale congolaise », a précisé Irène Monama, chargée de programmes à la VSV.
Ce rapport rapporte une hausse significative de violations entre septembre et novembre 2022 en raison de 28 cas de meurtres dans la province du Nord-Kivu dont la majorité commis par les groupes armés Mouvement du 23 Mars (M23) et des Forces démocratiques alliées (ADF).
Le rapport a documenté plus d’un cas d’exécution extrajudiciaire, environs 10 cas d’arrestations arbitraires et détentions illégales dans le territoire d’Irumu, dans la province d’Ituri mais également dans la province du Nord-Kivu.
Par ailleurs, plus de 23 cas d’atteintes aux droits à la propriété et de répressions des manifestations pacifiques ont été documentés à charge des autorités locales qui sont présentement des militaires ou des éléments de la police nationale congolaise.
Encore, 9 cas des violations sont répartis entre interdiction, répression des manifestations publiques ainsi que des déplacements forcés des populations.
Depuis mai 2021, le président de la République Félix Tshisekedi a déclaré l’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu pour restaurer la paix. Mais les résultats n’ont pas suivi. La VSV suggère aux autorités de réévaluer ou carrément de mettre fin à ce régime de gestion entre les mains des militaires.
Djo Kabika