Les musulmans du monde entier célèbrent du mercredi 28 juin au samedi 1er juillet, l’Aïd el-Kébir, qui commémore le sacrifice que Dieu demanda à Abraham pour éprouver sa foi. Ce dernier s’apprêtait à sacrifier son propre enfant, Ismaël, quand l’ange Gabriel le remplaça par un bélier.
Selon la tradition musulmane, l’Aïd el-Kébir est accompagné du sacrifice d’un animal, généralement un mouton. Voilà pourquoi certains l’appellent même la « fête du mouton ».
En RDC, le président Tshisekedi a communié avec les musulmans le mercredi 28 juin avec cette communauté à la mosquée Rassoul de de Kinshasa, appelant à l’unité dans un contexte de fracture entre différents camps au sein de l’Islam.
Contacté par INFOS.CD, l’opposant Moïse Moni Della, un fervent musulman, réitère au chef de l’État sa demande de décréter, parmi les jours sacrés de l’islam, une journée chômée et payée sur toute l’étendue du territoire national.
Cette décision, insiste-t-il, doit être prise au nom de la laïcité, de la justice, de l’équité et du bon sens dans un État de droit, le président de la République devrait aussi reconnaître une des fêtes des musulmans.
« Les fêtes chrétiennes de Noël et de Pâques ont toujours été des journées chômées et payées au pays. Si les Kimbaguistes bénéficient aujourd’hui [chaque 6 avril] de cette faveur ou droit, pourquoi pas les musulmans ? Ces derniers sont-ils citoyens de seconde zone ? La laïcité ne veut-elle pas dire tout simplement qu’il n’y a pas en RDC une religion d’État ? Que toutes les religions sont logées à la même enseigne ? Cette laïcité proclamée dans notre Constitution dans son premier article veut tout simplement dire que la RDC est un État de droit : indépendant de toutes les confessions religieuses. Il est non confessionnel, non inféodé, non partisan, sans penchant », déclare-t-il.
Pour lui, accorder aux Kimbaguistes une journée chômée et payée est une bonne chose, vu le combat mené par Simon Kimbangu pour l’émancipation de l’homme noire. Mais, ne pas le faire pour les musulmans peut être assimilé, dit-il, à une violation de la Constitution.
« Nous demandons respectueusement au président de la République de corriger et de réparer cette discrimination, en sa qualité de garant de la Constitution et de père de la nation ».
Moni Della déplore également le fait que, jusqu’ici, aucun musulman n’ait dirigé la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
« Pourtant, ce ne sont pas des compétences avérées et certifiées en la matière qui manquent ».
A l’en croire, c’est depuis la colonisation que les musulmans congolais sont « méprisés ». Il serait donc temps d’y apporter réparation.
« Toutes les crises récurrentes que notre pays a connues ont comme soubassement , l’exclusion, rappelle la même Constitution dans son préambule, rappelle-t-il. Écarter à chaque fois les musulmans congolais est un danger pour la cohésion nationale ».
Socrate Nsimba