Depuis 2015, au moins cinq passerelles ont été installées le long du Boulevard Lumumba, reparti en 8 bandes aller-retour, en vue faciliter la traversée de cette voie et d’assurer la sécurité des traversants.
Force est de constater que ces infrastructures en métallique sont très peu sollicitées par des Kinois qui ne les considèrent guère comme un facteur de sécurité routière.
La population riveraine a trouvé son astuce pour ne pas recourir aux passerelles : se mettre en groupe puis profiter d’un espace entre deux véhicules pour amorcer la traversée.
Voilà qui est devenu la norme de sécurité pour passer d’un côté à un autre du Boulevard Lumumba, un des plus longs de la capitale qui traverse les communes de Limete, N’Djili et Masina, ainsi que Kimbanseke.
« Ce sont des acrobaties avec la passerelle. Ça prend plus de temps. En bas, c’est plus rapide », a avancé Israël pour justifier son choix de ne presque jamais recourir aux passerelles pour traverser.
« Ça sent les urines et la pourriture avec les poubelles qui y ont élu domicile », a défendu Ezéchiel, la vingtaine, croisé au niveau du marché Bitabe dans la commune de Masina.
Pir, les escaliers de la passerelle aménagée au niveau de ce centre de négoce n’offrent plus de garantie de sécurité, tant ils sont devenus vétustes.
Les tapis noirs en caoutchouc, posés sur les escaliers pour éviter le glissement, ont fini par s’user sans être remplacés. Ce qui exposent les quelques usagers de cet édifice au risque de glissement pouvant occasionner des accidents mortels. Étant donné que la passerelle s’élève à quelques 4 mètres de hauteur de ce tronçon du Boulevard Lumumba, très sollicité par des véhicules.
A défaut des escaliers, ces quelques usages peuvent recourir à la voie normalement réservée aux personnes vivant avec handicap. Seul bémol, cette voie a été transformée en un véritable dépotoir où sont déversés des cartons et des déchets des produits agricoles, cosmétiques et autres, dégageant une puanteur cruelle qui fait bon ménage avec les urines.
Un environnement parfait pour des fous qui en ont fait leur asile.
« J’ai mal aux pieds quand je dois emprunter les escaliers. Mais, je n’ai pas un autre choix que de les utiliser pour traverser », a confié Viviane.
L’état actuel des passerelles interroge sur l’avenir de ces édifices qui ne répondent plus aux besoins à la base de leur érection, faute d’une politique d’entretien.
Japhet Mukoko (stagiaire)