Le président Félix Tshisekedi est longuement revenu, au cours d’un point animé avec le président Sud-soudanais ce lundi à Kinshasa, sur la situation précaire dans l’Est de la RDC, en proie aux groupes armés, principalement le M23, appuyé par la Rwanda.
Cette crise est à la base d’un conflit diplomatique entre Kinshasa et Kigali. Ces années semaines, les relations entre les deux pays se sont davantage détériorées alors que les couloirs diplomatiques restent toujours ouverts. Sur le plan des relations bilatérales, les deux pays, qui partagent une longue frontière terrestre, n’ont pas pour le moment évoqué une totale rupture.
Félix Tshisekedi a écarté l’option de l’érection d’un mur frontalier entre les deux pays, souhaitée par certains opposants en RDC.
A la place, le président congolais espère une désescalade, exhortant en même temps à la fraternité entre les peuples congolais et rwandais. Selon lui, la crise actuelle « n’a rien à voir avec les peuples » qui n’ont « aucun problème » entre eux, mais implique la « gloutonnerie » d’un individu à la tête du Rwanda.
« Le peuple rwandais ne vient pas envahir la RDC. C’est un régime dirigé par un individu qui est devenu friand de ce genre de crimes et c’est ce régime qui attaque et agresse la République démocratique du Congo », a déclaré Félix Tshisekedi.
Le président congolais, qui dit rêver d’une ère où les deux peuples « retrouveront le bonheur de vivre ensemble en tant que voisins », a rappelé à son homologue rwandais l’éphémérité du pouvoir.
« Le régime, comme vous le savez, il n’est pas éternel. Un jour, tout cela s’arrêtera, d’une manière ou d’une autre », a-t-il poursuivi, tout en qualifiant Kagame d’un « perturbateur » qui se plait à « jouer avec la vie des gens ».
En 2022 déjà, Félix Tshisekedi évoquait la fraternité entre les deux peuples, exhortant les Congolais à « aider » les Rwandais à « se libérer » d’un régime qui les musèle.
Yvette Ditshima