Plusieurs personnes sont mortes à Khartoum, au Soudan, où des violences ont lieu depuis samedi 15 avril. Ce dimanche, plusieurs sources ont indiqué que 56 personnes sont mortes de suite des violences qui opposent militaires et paramilitaires dans la capitale soudanaise.
Alors que les affrontements entre les deux camps s’intensifient, le pape François a invité de prier pour que les armes s’arrêtent et cèdent la place au dialogue.
Après la prière du Regina caeli en ce dimanche de la Miséricorde divine, le souverain pontife a exprimé son “inquiétude au sujet des évènements qui se déroulent au Soudan”.
Pour le deuxième jour consécutif, la capitale Khartoum et plusieurs villes du pays sont le théâtre des affrontements qui opposent l’armée régulière aux ex-miliciens de la guerre du Darfour, devenus supplétifs officiels de l’armée.
Déchiré plusieurs décennies par la guerre, le pays de 45 millions d’habitants fait face depuis le coup d’Etat d’octobre 2021, à une crise dont il n’arrive à s’en sortir. Le Saint père a exhorté « pour que les armes soient déposées et que le dialogue prévale, afin qu’ensemble nous puissions retrouver le chemin de la paix et de la concorde ».
Lutte pour le pouvoir
La crise née de l’opposition entre forces régulières soudanaises, dirigées par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les Forces de soutien rapide (FSR), des paramilitaires sous le commandement du général Mohamed Hamdane Daglo, est une « conséquence d’une lutte de pouvoir qui oppose depuis des semaines les deux hommes forts du pays », affirment plusieurs commentateurs de la politique soudanaise.
Jeudi dernier, l’armée régulière avait confirmé « une mobilisation et un déploiement dans la capitale et dans d’autres villes sur ordre du commandement des Forces de soutien rapide ». Elle a, à cette occasion dénoncé «un tournant dangereux et historique ».
Samedi, des combats à l’arme lourde ont éclaté dans la capitale et dans plusieurs villes du pays. Outre les 56 morts, dont plus de la moitié à Khartoum et dans ses banlieues, les affrontements ont fait 600 blessées.
Depuis ces affrontements, les appels au cessez-le-feu pour une désescalade se multiplient. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guteres, a invité les deux généraux à « un arrêt immédiat de la violence», avant d’encourager le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, à « agir pour un retour la paix ». Sur cette liste, la Ligue arabe s’est réunie dimanche en urgence à l’appelle du Caire et de Ryad.
Giscard Havril Mane