L’armée nationale, dirigée par le général Abdel Fattah Burhan, et les forces paramilitaires de soutien rapide (RSF), dirigées par le général Mohamed Hamdan Dagalo, dit Hemedti, ont déclaré jeudi soir qu’elles acceptaient la prolongation de 72 heures de la trêve.
L’Autorité intergouvernementale pour le développement et les Nations Unies et la Quadrilatérale sur le Soudan, de l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Royaume-Uni et les États-Unis, se sont félicités jeudi soir de l’annonce de cette prolongation du cessez-le-feu.
« Cette phase initiale de diplomatie visant à établir un processus pour parvenir à une cessation permanente des hostilités et des arrangements humanitaires contribuera à l’action sur l’élaboration d’un plan de désescalade », ont-ils déclaré dans une déclaration commune.
Le récent cessez-le-feu de 72 heures, négocié sous l’égide de Washington mardi dernier, devrait arriver à terme ce jeudi à minuit.
Tractations pour la fin des hostilités
Dans les faits, cette pause a entraîné un apaisement significatif des combats à Khartoum. Pour la première fois depuis que l’armée et le RSF ont commencé à s’affronter le 15 avril dernier.
Les initiatives locales, régionales africaines et internationales se sont multipliées pour arracher aux belligérants soudanais une prolongation de la trêve.
L’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), une organisation régionale de l »Afrique de l’Est qui regroupe Djibouti, l’Éthiopie, le Kenya, la Somalie, le Soudan, le Soudan du Sud et l’Ouganda, a proposée une médiation pour parvenir à une solution concertée.
Mercredi, l’armée soudanaise a dit avoir donné son accord de principe « pour participer à des négociations à Juba, au Soudan du Sud » à l’initiative de l’IGAD. Elle a également donné son accord de principe pour envoyer un représentant au Soudan du Sud afin d’entamer un dialogue.
Dans un communiqué diffusé jeudi matin, les FSR ont accusé les militaires de les avoir attaquées à nouveau et de propager de « fausses rumeurs », sans faire explicitement allusion à l’initiative de l’IGAD.
En parallèle, le secrétaire d’État américain, Antony J. Blinken, s’est entretenu jeudi avec le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, au sujet de la collaboration entre les USA et l’UA pour une cessation durable des hostilités et mettre fin aux combats au Soudan.
« L’U.A et les USA ont convenu que leadership continu de l’UA reste essentiel pour faire pression sur les deux belligérants pour qu’elles cessent immédiatement les opérations militaires et permettent un accès humanitaire sans entrave », a fait savoir Matthew Miller, porte-parole du secrétaire d’État Antony Bliken.
Djo Kabika