Le Comité des Nations unies pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD) a exprimé, ce mardi, son inquiétude suite à la recrudescence des discours de haine raciale ou xénophobes à l’encontre des migrants des pays subsahariens, sur les réseaux sociaux et certains autres médias, y compris les discours de haine raciste tenus par des personnalités privées et des partis politiques.
Dans la foulée, ces experts indépendants onusiens ont demandé à la Tunisie d’initier un dialogue national inclusif sur la question aux fins d’élaborer une stratégie nationale effective de lutte contre le racisme et la discrimination raciale.
En février dernier, le chef de l’État tunisien Kais Saïed avait déclaré dans un discours que « des mesures urgentes » étaient nécessaires « contre l’immigration clandestine de ressortissants de l’Afrique subsaharienne », parlant notamment de « hordes de migrants clandestins » dont la venue relevait d’une « entreprise criminelle ourdie à l’orée de ce siècle pour changer la composition démographique de la Tunisie. »
Depuis, des attaques xénophobes se sont multipliés contre les étrangers.
Des centaines de migrants originaires de pays tels que la Côte dIvoire, le Mali, la Guinée et le Sénégal ont décidé de retourner dans leur pays d’origine. De nombreux autres migrants et réfugiés du sud du Sahara ont été expulsés de force de leurs maisons ou ont perdu leur emploi.
La procédure d’alerte précoce et d’action urgente du CERD vise principalement à examiner les situations susceptibles de dégénérer en conflits afin de prendre les mesures préventives appropriées pour éviter des violations à grande échelle des droits de l’homme en vertu de la Convention internationale sur lélimination de toutes les formes de discrimination raciale.
Djo Kabika