La onzième édition du Festival panafricain de musique (FESPAM) se tiendra du 15 au 22 juillet prochain à Brazzaville, en République du Congo.
Cette édition qui a lieu une décennie après la dernière, veut accorder une grande place à la Rumba congolaise. Une musique que les deux Congo partagent en commun. Surtout que cette édition intervient après l’inscription de la Rumba au patrimoine immatériel de l’UNESCO en 2021.
De passage à Kinshasa, où il a rencontré les autorités congolaises, notamment la ministre de la Culture, Mme Catherine Kathungu Furaha, le commissaire du FESPAM a saisi l’occasion pour expliquer à la presse le concept de cette édition.
« Depuis que la Rumba a été classée, il n’y a pas encore eu de célébration grandeur nature. C’est vrai qu’il y a des événements, des professionnels qui s’organisent tant bien que mal, mais c’est pour la première fois que toute l’intelligentsia africaine est convoquée pour venir débattre de la Rumba congolaise », a declaré Gervais Hugues Ondaye, commissaire général du Fespam.
Avec pour thème « Rumba congolaise, envol de la base identitaire vers les vertices du patrimoine de l’humanité », cette édition devra permettre aux chercheurs du secteur de revisiter l’histoire de la rumba congolaise de son existence à sa reconnaissance mondiale; de réfléchir des stratégies de valorisation et d’appropriation de ce genre musical.
Déjà, nombreuses réflexions sont menées afin que la Rumba congolaise figure parmi les matières au programme scolaire et universitaire. Parler de ses aspects patrimoniaux, les infrastructures, le tourisme avec site touristique rumba, etc.
« Je veux rendre hommage à des collègues du Congo Brazza et du Congo Kinshasa, qui ont fait un travail remarquable de recherche scientifique, historique et anthropologique sur la musique congolaise moderne comme cela n’a jamais été fait. Ce travail continue et le Fespam est en ce moment un thermomètre important. C’est peut-être l’après événement de l’inscription qui donnera le ton de ce que devrait être l’après inscription et de la feuille de route que nous avons établi à ce sujet-là », a déclaré le professeur Yoka Lye Mudaba, président du comité scientifique. Il est la personne qui avait même porté la candidature de la Rumba congolaise à l’UNESCO.
La onzième édition du FESPAM sera aussi une occasion de réfléchir sur les innovations à apporter à la Rumba congolaise en vue de sa revalorisation. C’est entre autres la mise en place des prix Rumba de la meilleure chanson et du meilleur orchestre. Par exemple la « mise de 100 000 $ » par année pour la meilleure chanson et orchestre rumba, pour captiver les jeunes, a souligné le commissaire du FESPAM.
« La Rumba ne nous appartient plus à nous seuls. Nous nous sommes bien préparés pour comprendre qu’elle est menacée. Je crains que d’ici quelques années, elle devienne patrimoine menacé. Nous subissons toutes les charges des musiques venues d’ailleurs et qui s’approprient de la conscience de la jeunesse des deux Congo. Les musiques urbaines prennent même le dessus sur la rumba. Je n’invite pas à la résistance mais une j’invente les politiques à une certaine créativité, à la distribution de rôle. C’est maintenant ou jamais », a dit Gervais Hugues Ondaye.
Après avoir lancé tour à tour les préparatifs de la onzième édition du FESPAM à Sibiti, à Paris, au siège de l’UNESCO, il reste la cérémonie d’ouverture qui aura lieu au stade Massamba Débat devant des chefs d’Etat, le 15 juillet. À partir du 16 juillet, il est prévu des activités et spectacles populaires dans toute la ville de Brazzaville. Sept sites y sont aménagés dont Kintele.
Il est aussi prévu un symposium et une croisière sur le fleuve Congo pour l’articulation rumba-fleuve. Une activité qui ne concerne que les chefs d’Etats.
Giscard Havril Mane