Il y a 8 ans, jour pour jour, le samedi 30 novembre 2013, le chanteur et compositeur congolais de renommée internationale, Tabu Ley Rochereau, décédait à l’âge de 73 ans à Bruxelles, à la suite d’un accident vasculaire cérébral (AVC), dont il ne s’en était jamais remis depuis 2008.
Né Pascal Emmanuel Sinamoyi Tabu Ley, le 13 novembre 1940, dans la ville de Bagata, dans l’actuelle province du Kwilu, au sud-ouest de la République Démocratique du Congo, Tabu Ley Rochereau commence à composer ses morceaux dans les années 1950 avant de participer en 1956 à une séance d’enregistrement avec le musicien Joseph Kabasele dit Grand Kallé. Ce dernier, considéré aujourd’hui comme le père de la musique congolaise moderne, deviendra alors son mentor.
Cet épisode de la vie de Tabu Ley marquera le début de sa carrière musicale. L’artiste proposera alors ses chansons à « African Jazz » de Grand Kallé, groupe duquel il sera désormais membre.
Le chanteur se fait connaître du public grâce à ses premiers titres, à savoir « Kelya », « Adios Tété » et « Bonbon sucré ».
Tabu Ley Rochereau appelé aussi « Seigneur Ley » est une figure de proue de la rumba congolaise d’autant plus qu’il a apporté pas mal d’innovations à ce style musical, en adoptant tout d’abord la batterie, à l’image de ce que l’on trouvait dans les groupes de pop ou de rythme blues.
En décembre 1970, le chanteur devient le tout premier artiste africain à se produire à l’Olympia de Paris. Le passage de la star congolaise dans cette salle de spectacles mythique fut un événement de grande envergure à l’échelle nationale, au point où il fut retransmis à la Radio Nationale Congolaise.
Il est également le premier africain à avoir obtenu un disque d’or, sans oublier qu’il a aussi détenu un record de titres honorifiques, des prix, des trophées, des disques d’or et des places de premier plan aux nombreux hit-parades au Congo et en Afrique.
Le chanteur compte à son actif plus de 3 000 chansons.
Il collabore avec son fils, le rappeur Youssoupha dans le titre « Les Disques de mon père » et chante avec lui en duo le 7 mai 2012 à l’Olympia.
Outre sa carrière musicale à succès incontestable, Tabu Ley a également flirté avec la sphère politique. Il fut député de la transition, Vice-Gouverneur et Ministre provincial de la culture de la ville de Kinshasa.
L’icône musicale a laissé une progéniture que lui-même qualifiait de nombreuse comptant plus de 80 fils et filles dont certains d’entre eux sont connus dans la sphère musicale et culturelle. Il s’agit entre autres de Youssoupha, Pegguy Tabu, Abel Tabu, Philemon ainsi que sa petite fille Shay. Sa fille, Yvette Tabu, est l’actuelle Ministre provinciale de la culture de Kinshasa.
Eunice Luyeye