Les bistrots et bars dans la capitale Kinshasa entretiennent une promiscuité très nuisible à l’oreille avec des résidences.
Au quartier UPN/ Masikita, un resto-bar est venu s’installer en plein milieu des habitations. Depuis, le sommeil tranquille est devenu un luxe.
« Un samedi, ils ont invité JB Mpiana qui a livré un concert jusqu’à 4 heures du matin. On n’avait pas pu fermer l’œil », témoigne Anita (nom d’emprunt).
Après une plainte des habitants, elle raconte que le vice-gouverneur de Kinshasa, Gérard Mulumba, avait dépêché une équipe de la police qui a fermé ce bar-restaurant.
« Mais, l’établissement a vite repris ses activités, sur intervention du gouverneur Gentiny Ngobila », affirme-t-elle.
A plusieurs kilomètres de là, sur l’avenue Niangwe, dans la commune de Lingwala, devenue en quelques années un des coins d’ambiance les plus réputés de la capitale congolaise, c’est pratiquement les mêmes plaintes.
Ici, les bistrots sont venus trouver des résidents. Ces derniers ne cachent pas leur calvaire face au décibel produit par ces établissements.
« Je n’apprécie vraiment rien de ce qui est joué. Ça nous dérange surtout au moment de dormir. Lorsque les enfants rentrent de l’école, il n’y a pas moyen pour eux de bien se concentrer et revoir les notes », déplore une habitante de l’avenue Niangwe.
Daniel Ntumba, la soixantaine, rencontré devant sa parcelle dans le couloir dit des Amoureux, déplore le fait que ces bistrots ne se contentent pas d’une musique douce.
« On n’est pas contre les tenanciers de bars. Ils doivent juste baisser le volume pour nous éviter le dérangement. On n’a pas un mot à leur dire, parce que c’est de la responsabilité des autorités de faire respecter la loi », a-t-il dit.
Depuis 2019, l’hôtel de ville a signé un édit limitant de 18 heures à 23 heures, le temps pour les bars et terrasses de fonctionner, à l’exception du week-end où l’ouverture commence à 11 heures.
Si cette mesure est relativement observée notamment à Niangwe, c’est le tapage sonore qui, aux yeux du voisinage, est à l’excès.
« J’habite la parcelle, il faut reconnaître que leur musique nous détend un peu. Mais il faut de la modération en toute chose », soutient un autre voisin.
Kambambare, Kapela, Lemba Super, avenue du stade, Oshwe… plusieurs coins de Kinshasa offrent le même spectacle des bars qui cohabitent difficilement avec des résidences.
Yvette Ditshima
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