Le Pari mutuel urbain (PMU) tente de résister face à la montée des paris sportifs en lien avec le football. Mais la nouvelle génération a fait quasiment son choix.
« PMU (Pari mutuel urbain) eza biloko ya batu ya kala ( « Le PMU est une histoire des vieilles personnes ») ».
Ce point de vue de Giresse, 19 ans, croisé devant un kiosque de Premier BET à Kinshasa, est partagé par quasiment tous les jeunes de sa génération.
« On est d’abord fan du football. On comprend ses règles et on connaît des équipes et leurs points forts. C’est facile de jouer. Mais les histoires de courses de chevaux, on y comprend rien », explique Giresse pour justifier sa préférence aux paris sportifs liés au football.
Avant l’arrivée de nouvelles sociétés de paris sportifs, c’est la Société nationale de lotterie (Sonal) qui avait le quasi monopole des jeux du hasard au pays. Bien que, une certaine période, la Sonas avait lancé Banco-foot, un jeu basé sur le pronostic des rencontres de football, mais son produit principal a toujours été la course des chevaux. Face à la prolifération des entreprises de paris sportifs ces dix dernières années et aux difficultés de fonctionnement de la Sonal, une entreprise publique, le PMU a perdu du terrain à Kinshasa. Surtout auprès de la nouvelle génération.
Mais, il garde toujours quelques uns de ses fidèles, conservateurs. Le cas de Landry Makiese, parieur depuis une vingtaine d’années, que nous avons rencontré le 26 juin dans l’agence Sonal située sur l’avenue Ikelemba, non loin de la Place Victoire. Ce père de famille d’une quarantaine d’années estime que le PMU est plus rentable que les autres paris sportifs.
« Avec le PMU, on peut se faire beaucoup d’argent sans complication. Il y a aussi un détail : si par exemple, nous avons 16 chevaux partants, le parieur doit choisir cinq chevaux en présentant leurs numéros par ordre d’arrivée. L’avantage est que même si je donne les numéros de ces cinq chevaux en désordre, la Sonal me donnera toujours de l’argent. Par contre, dans le pari des matchs de football, tu peux jouer 15 combinaisons mais si seulement une tape à côté, toute la cagnotte tombe à l’eau », explique-t-il.
Asti, sexagénaire, lui, tente sa chance partout.
« En ce moment, l’avantage est plus du côté de pari foot. Je peux miser pour 1000 francs Congolais pour gagner en retour 200.000 francs Congolais. Mais au PMU, il faut mettre beaucoup d’argent en jeu pour espérer gagner une grosse somme. Voilà pourquoi les jeunes gens préfèrent les autres paris sportifs qu’au PMU. Moi j’ai résolu de jouer les deux ».
Jevic Ebondo ( Stagiaire)