Le Syndicat des chauffeurs poids lourds, force ouvrière, dénonce l’indiscipline routière et les tracasseries dont ses membres sont victimes sur les routes congolaises. Son président, André Tshikoji, joint par Infos.cd pointe du doigt les services de sécurité, qui compliquent davantage les conditions de travail des transporteurs.
L’organisation rejette catégoriquement la décision des cinq gouverneurs (Kinshasa, Kongo-Central, Kasaï, Kwilu et Kwango) d’interdire la circulation des camions en journée. Pour les chauffeurs, cette mesure expose les transporteurs aux coupeurs de route, en raison de l’insécurité nocturne grandissante.
« Nous refusons d’exposer nos membres aux coupeurs de route, surtout que même en travaillant la journée, nos chauffeurs sont mal payés », s’insurge André Tshikoji. Il exige la tenue d’une réunion d’urgence avant le 10 mars, sous l’égide du Vice-Premier ministre de l’Intérieur et du ministre des Transports, Jean-Pierre Bemba, en présence des cinq gouverneurs et des services de sécurité.
« Si rien n’est fait avant cette date, nous allons tout paralyser. Trop, c’est trop ! », menace le président du syndicat.
Le transport des poids lourds en RDC traverse une période difficile, marquée par : les tracasseries routières et la corruption des agents de contrôle ; l’insécurité avec la montée des coupeurs de route ; la multiplicité des taxes, qui alourdit les charges des transporteurs ; le non-respect du barème salarial et des conditions de travail précaires ainsi que l’emprisonnement de chauffeurs congolais dans certains pays frontaliers.
Face à ces difficultés, les conducteurs demandent des réformes urgentes pour garantir leur sécurité et améliorer leurs conditions de travail.
Hugo Matadi