Devant la presse jeudi, Félix Tshisekedi a exprimé son ambition pour la République démocratique du Congo organise la Coupe d’Afrique des nations 2029. Ce, a-t-il soutenu, après le défi relevé par la RDC avec l’organisation des IXème Jeux de la Francophonie en juillet-août 2023.
Techniquement, cette ambition est-elle réalisable dans le temps et l’espace ? A en croire un expert, pour qu’une CAN soit organisée, le pays devra disposer des infrastructures dignes de ce nom.
Au minimum, il faudra à la RDC disposer de 6 stades viables (le pays ne compte aujourd’hui qu’un stade homologué celui du TP Mazembe).
Outre les stades, il faudra des autoroutes qui partiront, par exemple, de Lubumbashi à Kisangani en passant par Kindu – Bukavu et Goma, de Matadi à Kolwezi en passant par Kinshasa, Kananga ou encore Kamina, de Kikwit à Gbadolite.
La RDC aura encore besoin des nouveaux aéroports, de nouvelles gares et si possible des trains rapides afin de mieux faciliter la circulation des populations dans un pays aux dimensions continentales.
Tout cela a un coût. Dans un pays en guerre, où les programmes tels que la gratuité de l’enseignement de base ou la gratuité de l’accouchement trébuchent faute de financement, serait-il facile au gouvernement de mobiliser autant de capitaux pour organiser une CAN ?
Ce que la Côte d’Ivoire a dépensé
La dernière CAN 2023 en Côte d’Ivoire a coûté au moins un milliard de dollars au gouvernement ivoirien.
En outre, des aéroports, des routes, des hôpitaux et des hôtels ont été construits ou rénovés dans les cinq villes qui ont accueilli les matches : Abidjan, Bouaké, Korhogo, San Pedro et la capitale Yamoussoukro.
Une partie de ces dépenses massives est venue d’un prêt de 3,5 milliards de dollars contractés auprès du Fonds monétaire international (FMI) en avril dernier.
Concrètement, 79 millions de dollars, 84 millions de dollars et 113 millions de dollars ont été dépensés respectivement pour la la construction de nouveaux stades à Yamoussoukro, Korhogo et Abidjan, notamment le stade olympique Alassane Ouattara, tandis que la rénovation du stade Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan a coûté 109 millions de dollars supplémentaires.
Outre ces stades, 24 centres d’entraînement ont été construits ou rénovés dans les cinq villes hôtes, trois « villes CAN » de 32 villas de cinq chambres ont été construites à Bouaké, San Pedro et Yamoussoukro, tandis qu’un nouvel hôtel de 48 chambres a ouvert ses portes à Korhogo.
Les hôpitaux de Korhogo et de San Pedro ont été respectivement rénovés et construits, les aéroports des deux villes – et celui de Bouaké – ont également été remis en état, tandis que les autoroutes partant d’Abidjan – à l’ouest vers la côte de San Pedro, et au nord vers Korhogo – ont été rénovées parmi d’autres améliorations routières ailleurs.
PML