Le geste, depuis son exécution par les Léopards durant l’hymne national en demi-finale de la dernière CAN, se popularise peu à peu, mettant plus de lumière autour des massacres perpétrés à l’Est de la RDC.
Main gauche sur la bouche et deux doigts de l’autre main sur la tempe. Ce geste, à lui tout seul, traduit l’indifférence de la planète alors qu’on tue au Congo. Des millions des morts depuis environ trois décennies.
Les footballeurs ont pris l’affaire à bras le corps pour interpeller le monde.
Hier encore, alors qu’on jouait sur différents terrains de football à travers l’Europe, Romelu Lukaku, fils d’un ancien international congolais, et Simon Banza, fraîchement rentré de la CAN avec les Léopards, ont esquissé ce geste après avoir fait trembler le filet, respectivement face à Feyenoord et Qarabag.
Et ce, en signe de dénonciation du « génocide » perpétré présentement sur le sol congolais et de soutien aux populations victimes et exposées à la violence des groupes armés.
Lukaku et Banza ont ainsi emboîté le pas aux Léopards et à Héritier Luvumbu qui, de manière héroïque, a repris le geste de la tempe sur un terrain de football au Rwanda, indexé, aussi bien par Kinshasa que par des chancelleries occidentales et l’ONU, comme vrai auteur des exactions commises dans la partie orientale congolaise.
Héritier Luvumbu, qui affirme avoir reçu des menaces après ce geste posé dimanche, a été suspendu de toute activité liée au football au Rwanda avant finalement de résilier son contrat avec Rayon sport. Et ce, de « commun accord ».
Bien avant eux, Cédric Bakambu, inventeur du geste, a pris l’habitude de célébrer quasiment chacun de ses buts, en club comme en sélection, en dénonçant le « silence » face à la guerre qui se vit dans pays et endeuille à quotidien des familles.
Pendant ce temps, l’Est de la RDC, particulièrement le Nord-Kivu, demeure le théâtre des affrontements entre les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, et les FARDC, à l’œuvre pour tenter de récupérer de nombreuses localités occupées par ces rebelles et empêcher leur progression vers Goma.
Jevic Ebondo (stagiaire)