Dimanche, alors qu’il s’apprêtait à prendre son avion pour Rome, le Cardinal Fridolin Ambongo a été victime d’un incident diplomatique à l’aéroport international de N’djili.
L’accès au salon d’honneur lui a été refusé par les services aéroportuaires, selon la chancellerie de l’Archidiocèse de Kinshasa. Et ce, bien qu’à qu’Ambongo, de par son rang de Cardinal de l’église catholique romaine, soit détenteur d’un passeport diplomatique du Vatican.
Ce qui confère à l’archevêque de Kinshasa un statut diplomatiquement particulier aussi bien dans son pays, la RDC, qu’à l’international ; en plus de lui donner le droit d’accéder au salon VIP de l’aéroport de N’Djili.
« Le Cardinal a accès à ce salon depuis toujours », a confié à Infos.cd un protocole de l’archevêché de Kinshasa.
En RDC, depuis les années Mobutu, les accords régissant les relations entre l’église catholique et l’Etat congolais reconnaissent aux évêques un statut d’honneur avec rang de ministre. A ce titre, tout évêque jouit du privilège d’accéder au salon d’honneur de tous les aéroports nationaux avant d’embarquer ou à leur descente d’avion.
Pourquoi refuser aujourd’hui un droit légitime à une personnalité de la trempe du Cardinal Ambongo ?
Le gouvernement congolais n’a jusqu’ici pipé mot au sujet de cet incident alors que la chancellerie de l’Archidiocèse de Kinshasa et certains opposants, dont Martin Fayulu, sont déjà montés au créneau pour exprimer leur « indignation » face au « traitement dégradant » réservé au Cardinal Fridolin Ambongo.
Dans un communiqué, l’archidiocèse de Kinshasa a laissé entendre que son berger est victime de ses prises de position contre le pouvoir.
Cela, selon un spécialiste de droit qui s’appuie sur des dispositions de la Convention de Vienne, ne devrait cependant pas donner lieu à l’incident survenu dimanche.
« Aller à l’encontre de cette Convention rime avec la défaite du droit en RDC. Et, c’est l’image même de notre pays qui est jetée en patûre sur la scène internationale », a-t-il estimé.
PML