Police de circulation routière (PCR), service des renseignements (Bureau 2), police « Ujana », division urbaine de transport… Les conducteurs se plaignent de trop plein de services sur la route. Ce qui entretient les tracasseries.
« Je me demande chaque jour qui a le devoir de nous contrôler : roulage à gauche, Bureau 2 à droite et la Jeep qui transporte les policiers qu’on appelle Ujana par là. Finalement, pour un versement de combien nous devrions subir ces tracasseries matin, midi et soir », se lamente un conducteur de taxi-bus Mercedes 207 sur la Place Victoire.
L’absence de parkings où déposer et embarquer les passagers est parmi les éléments favorisant les tracasseries routières à Kinshasa, des agents s’y appuyant pour justifier des infractions.
« Nous sommes toujours aux aguets. Tantôt c’est la jeep. Parfois, les Bureaux 2 habillés en tenue civile qui se confondent avec les passagers. Une fois à l’intérieur, vous êtes foutus. Raison pour laquelle ma portière ne s’ouvre pas au parking pour ne pas payer une amande imaginaire de 30 ou 40 mille francs congolais. Voire plus », a déclaré un taximan au Rond-point Bayaka.
Pour être tranquille, chaque chauffeur a trouvé son astuce : familiariser avec les différents agents dans le carrefour.
« Vaut mieux donner les 500 francs que perdre plus de 50 000 francs. Ceux qui ne donnent pas sont arrêtés et ne peuvent pas faire les courses dans les différents coins de Kinshasa. Donc, c’est un simple jeu. Juste » madesu ya Bana » et tu es à l’aise toute la journée et le roulage que tu entretiens te defendra auprès de ses amis », avoue un conducteur au carrefour Bongolo.
Certains conducteurs évoquent la tracasserie comme la cause des embouteillages à Kinshasa.
« Vous m’arrêter sans raison. Comme je ne voudrais pas céder mon véhicule si facilement et derrière moi y a plusieurs autres véhicules qui voudront passer. Qu’est-ce qu’il y aura ? C’est l’embouteillage ».
Certains accidents de la circulation sont aussi causés par les tracasseries. Il y a quelques semaines sur Huileries-Itaga, il y a eu mort d’hommes à la suite d’un accident. Le chauffeur d’un taxi se disputant le volet avec des policiers a fini sa course sur des piétons.
Chaly Sunda
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