Le conflit inter-communautaire qui déchire les Yaka et les Teke a élargi son cercle des victimes au point d’affecter le système éducatif.
Toutes les écoles dans des villages visités par INFOS.CD, n’ont pas repris service alors qu’officiellement la rentrée scolaire est intervenue le 5 septembre dernier.
Certaines écoles ont été incendiées lors des violents affrontements entre les deux communautés. D’autres établissements n’ont carrément plus accueilli des élèves depuis le déclenchement du conflit en juin dernier.
Parmi les élèves, beaucoup sont comptés parmi les déplacés, d’autres restent à la maison par peur des représailles.
L’école Mabibi dans le village Kingawa est fermée il y a trois mois.
Dans le village Salongo, le seul appartenant aux Yaka habitant le plateau des Bateke, la situation est tout aussi inquiétante.
Un des enseignants Yaka rencontré par INFOS.CD au village Salongo, craint la tournure que prend ce conflit inter-ethnique.
« Les élèves ne sont plus venus à l’école depuis plus de trois mois », dit-il.
Un autre enseignant semble se préparer à une année blanche, tant la sécurité à Kwamouth n’est toujours pas garantie en dépit d’une mission gouvernementale récemment menée par le VPM à l’Intérieur.
« Le système éducatif aujourd’hui est frappé par cette crise. Nous risquons de sacrifier cette année scolaire si les autorités ne nous aident pas pour rétablir la paix dans la province de Maï-Ndombe », alerte Jean Makabu, enseignant, espérant à un retour imminent de la paix.
« Nous ne savons pas d’où est venue cette crise, alors que nos deux peuples ont depuis toujours vécu dans la paix. Nous voulons vraiment que la paix revienne pour que tout redevienne comme avant », avance-t-il.
Quelques parents qui se sont confiés à INFOS.CD expliquent qu’ils refusent « d’envoyer leurs enfants à l’école au risque de recevoir des cadavres en lieu et place de leurs enfants vivants ».
En début de cette semaine, de nouveaux affrontements entre Teke et Yaka, dans le territoire de Kwamouth, ont fait trente morts. Ces derniers s’ajoutent à des dizaines d’autres morts déjà comptabilisés.
Hugo Matadi, envoyé spécial